Que le meilleur gagne

Pas politisée du tout, la politique étant trop compliquée pour elle, ma soeur Diane m'a enfin dit pourquoi elle s'abstiendra: « Je n'ai aucune confiance. »  C'est pas la peine de lui expliquer quoi que ce soit, ne serait-ce que pour nous faire plaisir, ce n'est pas elle qui ira voter même en se bouchant le nez ... Jamais! 

Pour dire à quel point dans sa tête, les politiciens sont tous pareils : malhonnêtes, corrompus, menteurs, fraudeurs, bref sont tous des pourris,  cette semaine, elle a tout de même terminé son dernier message par les mots suivants : « Que le meilleur gagne! »  Pas question de mettre ça au féminin: elle déteste madame Marois.  

Eh bien,  ces quatre petits mots viennent mettre un milligramme d'espoir dans cette méga déprime,  qui s'est creusée un trou profond dans mes états d'âme.  Il n'en fallait pas plus pour m'accrocher à une certaine confiance qui a fini par me manquer depuis ces derniers temps.  

Or pour me sortir de l'enfer des sondages qui, eux, ont déjà voté pour moi, la moindre opinion qui s'avère le moindrement au début du commencement de la queue d'un bout d'objectivité, et qui évidemment s'adressera à notre intelligence au lieu de notre ignorance, de nos émotions et, bien sûr, de nos peurs, ramène instantanément le souffle par le nez nécessaire à notre survie. 

On va dire que j'exagère, mais à ce point-ci de la manigance électorale, ça ne nous prend plus qu'un petit bout de bois mort pour nous tenir la tête au-dessus de la débâcle.   Printanière, il va sans dire. 

 Donc,  je participerai avec Lora et notre amie Jo  à la marche d'appui au projet de laïcité de l'État cet après-midi, à Montréal. Et voici ce que j'avais écrit sur le sujet, entre autre, (pour ma soeur Diane), pas plus tard qu'il y a deux jours: «Je n'ose y croire, mais il pourrait bien s'agir d'un dernier baroud d'honneur à une cause dont l'enjeu risque de nous échapper après le 7 avril.» 

Enfin, je ne veux ennuyer personne avec des phrases difficiles qui demandent concentration à lire et à comprendre, mais ce qui suit ce matin dans Le choix du Devoir, m'offre un petit répit qui me fera passer ces deux prochaines journées dans une sérénité toute relative. 



Ici, les six derniers paragraphes extraits du choix du Devoir
La question alors est de savoir qui sera le meilleur gestionnaire et comment sera assuré le financement de ces services, ce qui ramène le débat à l’état des finances publiques. L’électeur qui les a écoutés aura vite compris que tout cela repose sur une large part de pensée magique. Il y aura ces prochaines années des compressions, et les services aux citoyens en souffriront. C’est sans doute la raison pour laquelle ces deux partis ont si peu évoqué les enjeux sociaux. 
Question de développement économique, ils poursuivent tous deux une volonté de renouer avec la croissance, et on pourrait croire que cela se fera en mettant de côté l’environnement, un autre sujet oublié. L’économie, c’est les « vraies affaires ». Encore là, ce qui distingue libéraux et péquistes, c’est le rôle que joueront l’État et le secteur privé. Deux exemples. Tous deux s’accordent sur l’exploitation des hydrocarbures à Anticosti et sur la cimenterie de Port-Daniel. Le gouvernement Marois y a engagé l’État en partenariat avec le secteur privé. Les libéraux, pour leur part, veulent laisser au secteur privé le plus grand rôle.  
Ne croyons pas pour autant que libéraux et péquistes, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Sur la question identitaire, ils sont aux antipodes. Ici, il faut exprimer de fortes réserves à l’endroit de Philippe Couillard, qui depuis qu’il en est le chef a éloigné le Parti libéral de ses positions traditionnelles. Soulignons tout d’abord son silence sur les enjeux culturels et l’absence de préoccupations pour la langue française. Il a par ailleurs fermé la porte à toute démarche auprès du Canada anglais pour réparer la rupture de 1982 qui a exclu le Québec de la Constitution. La place du Québec est dans le Canada, croit-il fermement, mais il se garde de nous dire ce qu’il voudrait qu’elle soit, le statu quo semblant le satisfaire. Cela est inquiétant.   
Une défense vigoureuse des intérêts du Québec face à Ottawa fait partie de l’ADN du Parti québécois, tout comme sa préoccupation à assurer la protection et la promotion de la langue et de la culture française en s’appuyant sur un État qui assume pleinement son rôle. Il y a là une première raison de souhaiter que le Parti québécois soit réélu. Une deuxième est le fait qu’il dispose d’une expérience de 18 mois au cours desquels il a amorcé des projets qui doivent pouvoir être menés à leur terme, cela, pendant que le Parti libéral continuera à se repenser. Une troisième raison est que l’équipe autour de Pauline Marois est en mesure d’assurer une gestion efficace de l’État, tout particulièrement sur le plan économique avec l’ajout des Péladeau et Prévost.  
Cette campagne fut difficile pour la première ministre Marois, qui a commis des erreurs dont elle devra tirer des leçons. La réaction des électeurs sur l’enjeu référendaire ne peut être ignorée, tout comme sur la charte sur la laïcité. Sur ce plan, elle a payé pour sa décision de défendre de façon absolutiste ce projet sans écouter ce que pensaient les Québécois, y compris les membres de son parti.
Il est bien possible, si le Parti québécois est réélu, qu’il soit à nouveau minoritaire. La première ministre devra accepter cette situation et gouverner avec les autres partis en recherchant les consensus. Il y a des erreurs à ne pas répéter. Elle nous a dit en campagne que si elle était déterminée, elle savait par ailleurs écouter. Prenons cela comme un engagement.

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