Un enfant souvent dans la lune (7)




 « Dans le moment présent, à quoi occupes-tu ton intérieur de tête?  Trop échevelé en pensée pour savoir comment s’orienter dans la réalité », a dit sa mère.

Sa mère l'avait tricoté. Elle devait bien le connaître. 


Elle n'avait pas tricoté que celui-là, la pauvre femme. Eh bien, non. Parmi les onze autres enfants, il y a eu Félix.  Loin d'être un phénix, on l'appelait Tarzanette.  « Si maigre, mais de gros testicules et une grosse queue qu'il était toujours en train de caresser par la poche trouée de sa culotte. »

Hierlande: ai atteint la deux centième page ...  Ne m'en reste plus que 900.

***


Sandy «  la jeune mariée de Frankestorm » a fait une entrée remarquée dans les terres dans la nuit du 29 au 30 octobre.   Sa robe nuptiale était si étendue qu'elle couvrait quasiment toute la côte Est d'Adamérique.

Les dégâts sont importants et déjà 42 morts sont à déplorer dont 18 pour la ville de New-York. 

Tous les quartiers sud de Manhattan se retrouvent sous les eaux crevés de la mariée enceinte avant terme, de même que certaines parties de Brooklyn, et le métro est en partie inondé.  

C'est la première fois, en 108 ans d'existence, que le métro new-yorkais fait face à un tel désastre.

Sandy a  touché le sud du Québec (Canada) et notamment Ottawa et Montréal avec des vents relativement faibles.  Et que des averses isolées. Bref, goutte après goutte ...de pluie. 

Pendant qu'ici, dans le Bas-Canada, très très loin de l'Irlande, c'est le bordel-à-bras de la corruption. Le coffre-fort d’Union Montréal, (le parti du maire Tremblay),  débordait tellement d’argent comptant, que cela a obligé le parti à s’en procurer un plus gros.


À suivre.  

Pendant qu'un vent effroyable soufflait (6)



« Quand les idées prennent forme, ça s’appelle des échoueries. »

Pendant qu'un vent effroyable soufflait du sud au  nord de ce continent maudit ...

L'Amérique.


Dans tout ce fatras historique qui lie les deux entités chacune de leur bord de l'Atlantide, leurs mains tendues et velues se sont rejointes par delà chacun leurs puissants golfes maritimes. 

Tandis que l'Irlande, toute empourprée du sang glorieux de sa lointaine mythologie a de quoi être fière, la Nouvelle-France, elle, n'est pas une mythologie,   loin de là, mais  la terre de Caïn qu'ont portée nos fiers-à-bras ancestraux à bout de bras. À tour de bras.  

On n'a pas les héros dont on rêve. Mais seulement les héros qu'on peut. 

Sauf que dans les deux cas, il n'y avait pas plus péché à tuer un Irlandais, un Canadien français ou encore un vilain Indien qu'un chien. Sur ordre des rois et reines d'Angleterre.  

***

Alors voilà. C'est l'Angleterre qui a fait penser VLB à sa mère dans ce troisième chapitre. Mer-patrie. Marâtre et castrante.  Qui avait l'oeil bleu et sans pitié des prêtres de la Sainte-Inquisition. 

VLB ne veut pas vivre avec sa mère chez lui.  Ni l'avoir ni la voir près de lui. 

« Ne suis qu’un homme seul et ensauvagé.  »

Il a bien raison.

À suivre


Fureur (5)

 

« Tandis que bourniflaient les verchons fourgus ... », ai entamé le chapitre 3 sur la fin de ma  lecture, vendredi dernier.  

Lasse d'imaginer l'oeil glauque des vieux snoreaux qui sniquent par-dessus mon épaule lorsque je marche le long du boulevard De Gaule,  ai senti un instant quelque chose de mélassieux dans leur haleine fétide.

  C'est pire que d'entendre dans mon cou  le souffle puissant de Sandy L'Ouragane qui va foncer tout droit vers l'est, là où, se terminent, gaspésiennes, les mains de la terre.



Mais ai bien peur aussi que cette sournoise machination de la Nature pousse nos rivières hors de leurs corps.  

Et notre météo saisonnière hors de ses gonds ...

***

Pour en revenir à James Joyce. Il reprochait à ses compatriotes écrivains d'être nationalistes et de défendre une langue, l'irlandaise, parce qu'il associait à la misère, au conservatisme, à la défaite et à la pauvreté, le simple fait de la parler.

Langue irlandaise = langue française. 

Pas nécessaire de monter sur nos grands chevaux ni de faire flèche de tout bois pour voir ce que nos yeux auraient préféré ne pas voir: qu'à ce chapitre-là, il y a bel et bien effectivement un lien entre notre mentalité de porteurs d'eau bénite  et celle des Irlandais colonisés comme nous.  Ne cherchons pas midi à quatorze heures. Mais est-ce ainsi que doivent se conduire les traîtres?  Fuir comme lui son pays. À la conquête de l'exil. De l'Eldorado.

Quant à VLB, commençais à trouver le temps long. Me demandais bien si sa mère avait repris le chemin du retour vers Terrebonne, ou si elle avait décidé de déballer ses pénates et s'installer chez son fils, après les funérailles du chef de la famille. En parlerai dans la prochaine page de ce journal.

Ai lu aujourd'hui jusqu'à la page 160 ... Un fait d'armes.  

À suivre


De découverte en découverte (4)


Hierlande, ai été beaucoup occupée à prendre des notes.   Me suis donc pas trop avancée dans ma lecture.  

« En goûtant le saumon de la connaissance ... il n’y a qu’à mettre son doigt dans la bouche pour entrer en épiphanie. »    Celle-là, enfin cette découverte était pour le moins inattendue. 

Du plus loin qu’on puisse porter son regard vers l’arrière pays de leur Histoire, les Irlandais connaissaient les nombres.  Pour nous, sans vraiment chercher à savoir, cela peut sembler anodin.  Mais pour eux cela  avait son importance.

Anodins, ceux-là?  17 (1+7=8) ;  72 (7+2=9) ; 9+8= 17

Ça reste à voir. D'ailleurs pas la peine de répondre.

Mais ...

Par contre, moins célébré, le nombre dix-huit aussi souvent présent dans les vieilles sagas irlandaises, est plus étonnant. Le nombre est formé du six multiplié trois fois. Ainsi accolés l’un sur l’autre, trois nombres six font 666, qui est le nombre de la Bête, le nombre de l’épreuve entre le bien et le mal, entre Dieu et l’homme.

Fascinant, non? Pour dire la vérité, je ne me serais pas attendue à cette révélation. Occulte à souhait.  Et ce n’est pas tout.

James Joyce a été éduqué par les pères jésuites. À une époque où l’Irlande était famélique et divisée comme jamais contre elle-même.  Hum ...!

Enfin, ca, je ne le savais pas encore ...  Mais les peuples vaincus n’ont jamais d’histoire par-devers les autres et beaucoup plus par-devers eux-mêmes.   Tout cela pour dire que je ne fais que commencer à comprendre ce qu’a voulu dire VLB quand il a évoqué  « les choses en commun » qu'ont entre eux, l’Irlande et le Québec.  

Il était tard. Ai dû fermer le bouquin là-dessus ... à la page 105.  Seulement. 


À suivre

          
***

Curiosité ou Fantasme? On dit que VLB aurait trouvé un René Lévesque en Irlande.



Ulysse un marin d'eau douce (3)



Cet après-midi, ai repris ma lecture à la page 101. Ai pris beaucoup de notes. Comme cela débordera ce post, devrai allonger dans un post supplémentaire. Donc à venir, dans peu,  le quatrième post. 

Bon, allons-y pour ajourd'hui. Le chapitre 2 fait dans les sagas mythologiques irlandaises. C'est pas pour  me vanter, mais la décapitation massive, très à la mode à cette époque, n'a pas fait de moi une foireuse. Loin de là. Ai passé comme un seul homme à travers les musées des horreurs, débordants de sanguinolents trophées de guerres. Que des têtes coupées. Évidemment.

Selon Victor-Lévy Beaulieu, James Joyce était le plus grand auteur du XXè siècle.  Ne saurais dire, ne l'ayant jamais lu. Mais chose certaine,  fais d'une pierre deux coups en lisant goulûment ce volumineux volume de VLB, qui reprend à sa façon les sagas mythologiques irlandaises racontées par J. Joyce. 

À l'origine,  en s'appropriant ainsi la lointaine Histoire des sagas de son pays, James Joyce a probablement fabulé à la manière d'Homère, ce qui en a fait ni plus ni moins l'Homère irlandais.  Un petit exemple qui le rapprocherait du grand fabulateur grec. Alors que les rois et les guerriers des sagas mythologiques irlandaises étaient forts et courageux, plus héroïques et glorieux les uns que les autres,  ce petit commentaire de VLB m'a mis la puce à l'oreille: .
« Ulysse n'est qu'un marin d'eau douce tout juste bon à regarder se neyer ses compagnons de voyage. »


Par contre, d'un autre côté, je trouve Victor-Levy Beaulieu (en tout cas, jusqu'à maintenant) tellement, comment dire, éblouissant, que je ne crois pas exagérer en le présentant comme le  ... James Joyce québécois. 

Et pourquoi pas?

Je sais qu'on va me prendre pour une analphabète, une barbare, une bâtée, une ignorante, une illettrée, une incapable, une  incompétente, une inculte, une  insuffisante, une nulle. 

Enfin, bien que les sagas racontées par Joyce-Beaulieu et vice versa contenaient tant d'exagérations que cela aurait suffi à lever haut-des-coeurs à n'importe qui, croyez-le ou non, n'ai jamais été prise d'un tel malaise. D'ailleurs, à propos d'exagérations, j'en ai relevé une ici pas piquée des vers: en parlant des contorsions du fameux chien mythologique Cuchulainn, « ses poumons et son foie vinrent flotter dans sa bouche et dans son cou. »

À suivre

***
Aujourd'hui,  la belle température invitait à la fantaisie. Soleil éclaboussant.  Ciel bleu mur-
à-mur. Pas l'ombre d'un chemtrail. Fait plutôt rare. J'ai pris quelques photos en cours de route.

Au parc Riverain BDF
Le golf de Lorraine


Entre Bob Morane et Unité 9 (2)




LIRE sur ARTV :  Claudia Larochelle et ses invités discutent de la littérature sous toutes ses formes, donnent des suggestions et expriment leurs points de vue.

Michelime Lanctôt  était invitée, ce soir-là. N'ai jamais compris pourquoi elle avait reçu un pile de livres de Bob Morane.  Était-ce pour meubler la bibliothèque dont elle a la charge dans UNITÉ 9 ...?

Jeune adulte. À peine sortie de l'arborescence, adorais lire du Bob Morane.  En livres de poche. Évidemment.

***

En fait aujourd'hui, suis repartie de la page 65. Encore une fois ai été prise d'une petite fébrilité en apercevant de loin le dos du gros livre vert. Debout sur la tablette. Il était encore là! Comme on dit:  «Plus fou (folle) que ça, tu meurs!»

Première phrase: «Tout flivoreux vaguent les borogoves.» Ayoye! Ça commence mal pas à peu près.

Et le mot « p e n o u i l  » (pas fenouil),  ça vous dit quelque chose? Google n'en a que pour des noms de rues, de pharmacies, de psychologues, etc. Mais pas d'explication de noms communs.

En tout cas, c'est là que VLB entreprend la traversée du désert. Du Grand Recommencement, quoi? Du début de la fin du commencement de la mythologie, enfin cette époque effroyable remplie de Dieux-Hommes et de Déesses-Femmes, sans oublier de rois plus fornicationnistes les uns que les autres, mythologie, disais-je, qui aurait trafiqué l'Histoire de l'Irlande.

Vous me suivez, j'espère. 

Enfin grâce à toutes les images explicatives qui parsèment le bouquin à toutes les deux pages, deux pages et demi, j'ai lu cet après-midi jusqu'à la page ... 101. Un autre exploit.

P.S. Comme je le disais hier, la directive de cette bibliotèque donne droit à six semaines pour lire un volume de plus de 900 pages. En moyenne, faut lire un peu plus de 183 pages par semaine pour passer à travers ce volume de 1100 pages. 

Quant à moi,  à l'allure avec laquelle j'avance dans ce gigantesque projet,  me faudra lire plus ou moins 145 pages par semaine pour en avoir terminé, mettons,   à la fin de la première semaine de décembre.

Si le Dieu Amon-Râ le veut, bien sûr!

À suivre

Un projet gigantesque (1)


Description: Malgré leur différence linguistique, le Québec et l'Irlande ont beaucoup plus en commun qu'il n'y paraît. Depuis 1973, VLB interroge les deux histoires, les deux littératures, les deux patrimoines. Il a notamment trouvé un René Lévesque et un Louis-Joseph Papineau irlandais, dit-il. Préfacé par l'auteure torontoise Margaret Atwood, l'ouvrage rend aussi hommage à l'Irlandais James Joyce (1882-1941), considéré par Victor-Lévy Beaulieu comme « le plus grand écrivain du 20e siècle ».


« Je ne veux pas me survivre juste pour moi-même. Je sais trop que si le génie existe, il n’a rien à voir avec l’individu, mais tout à voir avec la société qui le porte et qu’il porte. »   Victor-Lévy Beaulieu


Ai jamais lu à ce jour d'ouvrages de Victor-Lévy Beaulieu. Homme sauvage. L'ai toujours préjugé plus rébarbatif qu'hirsute. Et vice versa. Bref, curieux personnage!

Or depuis une semaine, ai décidé d'entreprendre un gigantesque projet: lire cet ouvrage colossal fruit de 30 ans de travail, qu'a lancé l'auteur en 2006.   Au fil de ses 1100 pages, James Joyce, l'Irlande, le Québec, les mots explore les ressemblances et les dissemblances entre les deux territoires. Héritage catholique, familles nombreuses, conquête britannique...

À chaque marche que je prendrai sur le boulevard De Gaule, j'arrêterai à la bibliothèque de Lorraine pour lire.  À petites gorgées. À petites doses. À chaque jour suffira sa peine.

À ce jour, j'ai lu ... 65 pages. Un exploit!

Et retenu des choses drôles et des mots tellement nouveaux pour moi que je me demande s'ils sont des inventions ou des termes irlandais traduits en troispistolais ou en troispistolet (languenove parlée à Trois-Pistoles).

Ai aimé:  Ces religieuses masturbant des concombres pour que mousse le Créateur.
Et tellement plein de vérité: Or, les Juifs n'ont jamais connu la paix. 

Ai aimé: mouelle et Hierlande ainsi qu'une vieille expression comme un siau de pommes de terre. À sa place, aurais écrit un seau ou encore un sot.



En tout cas, j'aime bien lire cet ouvrage. Confortablement assise. Les pieds ballants. Les coudes bien appuyés sur une table.

Bref, un livre qui ne sort pas souvent de la bibliothèque. D'ailleurs jamais plus de six semaines à la fois. La dernière fois, c'était le 17 mai 2012.

À suivre

Écrire à la main

Avant-hier, j'ai lu, sur Sott.net, un article qui rapportait le fait que d'écrire à la main (et à la mine dans mon  cas), était l...

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