Pascal: Le coup de crayon du 10 février 2017

À toutes mes fidèles (en ordre alphabétique):
Danielle, Lolo, Lora, Lucie



Source: Le Devoir

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Via Dreuz.info
 
 

ENTREVUE: Deux petits garçons et le sentiment amoureux

 
 

Par la poésie du roman, Jonathan Bécotte plonge dans le souvenir et la beauté des premiers émois

4 février 2017 | Marie Fradette - Collaboratrice | Livres
 
« À peine descendus de nos vélos, on se ruait devant la console. La cartouche était abîmée, un écran noir : tu as soufflé dans la cassette. Tu as ressuscité le jeu. » Ressusciter le jeu, comme ressusciter ces instants d’éternité, particulièrement ces moments d’enfance vécus entre deux petits garçons. Le narrateur relate ainsi quelques épisodes croqués sur le vif d’un été inoubliable. Des jeux dans le sable, à la cachette, en passant par les minutes passées devant la console de jeu, tout lui revient pour mieux exprimer l’émotion qu’il ressentait à ce moment-là envers cet « amireux », cet ami qui doucement se transforme en amoureux : « Quand on réussissait le jeu, Tu passais un bras autour de moi, on soupirait en se craquant les doigts, Tu me souriais et je pensais Je t’… »
 
C’est en revisitant ses vieilles boîtes de souvenirs contenant cahiers d’école, dictées, bouts d’histoires écrites avec sa petite plume d’enfant de 8-10 ans — des tentatives d’écriture de débuts de romans dira-t-il — que Jonathan Bécotte a l’idée d’écrire Souffler dans la cassette (Leméac), un premier roman poétique sur le thème de l’amitié fusionnelle entre deux petits garçons. « Même dans mes journaux intimes, je voyais qu’il y avait quelque chose de fort, un sentiment intense sur lequel je n’arrivais pas à mettre le doigt quand j’étais enfant. En relisant les textes, avec le recul de l’adulte que je deviens [l’auteur a 30 ans aujourd’hui], je me suis rendu compte que la première amitié représente peut-être le premier vrai amour. Je suis parti de ça et de fil en aiguille, je suis arrivé à plusieurs textes. »
Sur un magnétophone, / On documentait les bruits de la nuit: / Le filtreur de la piscine, le craquètement des cigales, / Le zipper de la tente, nos rires nocturnes. 
Extrait de «Souffler dans la cassette»
Si l’auteur met en scène la découverte graduelle de l’amour entre deux petits garçons, le but était avant tout de souligner la pureté du sentiment amoureux. « Je ne voulais pas que les gens grincent des dents ou grimacent, je voulais que les gens entrent dans l’intimité des personnages, qui est pure. Je voulais rester dans le doré et le magique de l’enfance et pas rentrer dans ce qui vient après. »
 
Le regard de l’autre
 
« On a mélangé notre sang dans une petite forêt, avec une branche pointue. On faisait des potions, nos amis trouvaient ça con. Nous on y croyait. » Bien qu’il ne soit souligné qu’à de rares endroits, le regard de l’autre, perceptible dans cet extrait, teinte le récit, souligne la différence et renforce cette ode à l’amour. « Ça montre aussi cette intimité qu’il y avait entre eux. Je ne parle pas de sexualité, mais de l’univers qui leur appartenait à eux deux. Il y a un regard externe (amis, parents) qui vient à quelques moments percer leur bulle, mais le narrateur ne veut que personne s’immisce. Il y a ce désir de protéger cette bulle d’intimité. »
 
Oui, le narrateur protège cet univers du monde extérieur, de celui qui « trouve ça con », des adultes qui ne comprendraient pas, mais il est bien conscient du trouble que son sentiment peut générer : « Quand les adultes nous surprenaient en train de jouer aux grandes personnes — toi tu ne remarquais jamais. Je feignais de ne pas les avoir vus. Mais j’enlevais mes boucles d’oreilles à clips », peut-on lire dans son roman.
 
Pour l’auteur qui étudie en enseignement primaire, la différence peut faire peur, notamment aux parents. « Surtout à ceux qui ont des trajectoires déjà tracées pour leurs enfants. De voir qu’ils bifurquent, ça amène des défis, mais je crois que les jeunes de nos jours sont chanceux de vivre à une époque où la lumière est faite sur les préjugés. Dans le temps, c’était plus radical, c’était comme ça et c’est tout. Ce n’est peut-être pas la meilleure des choses que d’avoir des idées préconçues, des projets pour nos enfants. »
 
Loin de croire que tout est parfait — Jonathan Bécotte est bien conscient du travail qu’il reste à faire pour arriver à une véritable ouverture à l’autre —, l’auteur propose ici, et avant tout, un roman sur la découverte de l’amour en donnant une persistance au souvenir du premier sentiment amoureux.
 
« On dirait que, des fois, les gens ont peur de dire “ amour ” quand c’est deux garçons. Un petit garçon qui joue avec une fille, ça inspire la douceur, ça fait sourire, mais quand ce sont deux garçons, oups, il ne faut pas trop parler d’amour pour ne pas teinter leur évolution. C’est la pureté d’un sentiment que j’ai voulu évoquer dans ce livre. Il n’y a pas raison d’avoir peur de l’amour, c’est le plus beau sentiment du monde. »
Souffler dans la cassette
Jonathan Bécotte, Leméac, Montréal, 2017, 136 pages
 
Source: Le Devoir

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