Les beaux ciels de tous les hivers

Photo: MétéoMédia


Plus grands que nature
 
Voilà que Victor-Lévy Beaulieu récidive à sa manière, c'est-à-dire magistralement   à présenter des personnages historiques illustres de l'histoire de notre Occident décadent. 

Mark Twain, le visionnaire, a été peut-être quelque peu oublié  dans le tintamarre du présent siècle, tant il avait compris l'essence même de l'âme anglo-saxonne et américaine (si est permis de parler d'âme dans ce cas-là). 

De l'Europe où il a vécu une dizaine d'années, Mark Twain  savait parfaitement ce qu'il adviendrait  de l'avenir de ce continent.  Comme si ce dernier avait été l'un des protagonistes visionnaires de l'Aurore rouge,  on  ne s'y tromperait pas,  tellement ce qu'il a écrit en son siècle, correspond exactement à ce que nous vivons  aujourd'hui.   Il est frappant de constater avec quelle justesse d'esprit, l'écrivain américain, Mark Twain,  a pondu  cette vision incroyable:

« Voilà un peu plus d'un siècle, nous avons donné à l'Europe les premières notions de liberté qu'elle ait jamais possédées, contribuer à provoquer la Révolution française, ce qui nous permet de revendiquer en partie ses résultats bénéfiques. Nous avons depuis lors donné plus d'une leçon à l'Europe. On peut penser que, sans nous,  jamais l'Europe n'aurait l'interviewer; jamais certains États européens n'auraient goûté aux bienfaits des impôts exorbitants; jamais le Trust alimentaire n'aurait appris à maîtriser l'art d'empoisonner le monde pour gagner ses gros sous; jamais les compagnies d'assurances européennes n'auraient découvert la meilleure façon de profiter du labeur de la veuve et de l'orphelin; la résurrection trop longtemps différée du journalisme européen de bas étage aurait risqué d'être remise aux calendes grecques. De façon régulière, continue, persistante, nous américanisons l'Europe et, en temps voulu, nous mènerons à bien cette tâche.»  p. 121

Cependant, n'a-t-il pas tenté de s'amender pour cette humiliante "diatribe"  à l'endroit de ses interlocuteurs européens en écrivant toutefois,  que si c'était à eux, les Américains, qu'il incombait  d'éduquer  l'Europe à ce moment-là,  et tant qu'à faire pourquoi pas le monde occidental en entier, c'était en remerciements de ces leçons et de bien d'autres qu'ils avaient reçues d'elle. 
 
Cela dit, c'est parce que c'est VLB qui en est l'auteur, que j'ai décidé de lire cette biographie d'un écrivain qui n'a pas manqué de marquer son siècle.  Et le nôtre ... cela va de soi.
 
Pourquoi écrire sur Mark Twain, s'est demandé VLB? D'abord parce qu'il en a fait la promesse à  son ami et poète Roger Des Roches, mais aussi parce que c'est en lisant Mark Twain alors qu'il était un tout jeune journaliste, qu'il a trouvé sa voie comme écrivain, chroniqueur et pamphlétaire.
 
Et quoi encore? Parce que l'Autobiographie de Mark Twain, rien de moins que 5000 pages, qui fut publiée selon sa volonté qu'en 2010, soit cent ans après sa mort, constitue un chef-d'oeuvre de toutes les littératures ...
 
C'est aussi parce que son ami dramaturge et historien Jean-Claude Germain lui a fait connaître la grande influence que Mark Twain a eue sur la littérature québécoise, ce dont il rend magnifiquement compte dans la préface qu'il signe en guise d'ouverture d'À douze pieds de Mark Twain.  
 
Enfin, tout simplement parce que VLB aime Mark Twain.
 
Et quant à moi, c'est encore une fois avec le plus grand des plaisirs que je lis VLB, notre plus grand écrivain national qui sait toujours nous faire  connaître  brillamment des auteurs, entre autres l'Irlandais, James Joyce,  l'Allemand, Friederich Nietzche, et là,  bien sûr, l'Américain Mark Twain.

Enfin, ce que j'aime chez VLB, c'est ce talent rare qu'il a de fondre des pans de sa propre vie dans celles d'auteurs plus grands que nature. Selon moi, cela ne fait que le grandir encore davantage à son tour.
 
Merci à celle qui m'a offert ce si précieux cadeau,  à l'occasion de Noël 2016.  

Le bonheur... !  

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Europe, dis-moi ton nom

«S’il n’y avait pas Internet et les médias alternatifs, nous ne saurions absolument rien de ce qui se passe et nous continuerions à vaquer à nos occupations, sans soupçonner ce qui se trame derrière notre dos : tout simplement notre propre disparition.» 
 





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Autre bonheur: Le violon, compagnon d'infortune

Dans la culture qui a vu grandir Marc Chagall, le violoniste est aussi connu sous le nom de « klezmer », terme yiddish signifiant « instrument de chanson ». Itinérants aux conditions de vie souvent précaires, les musiciens klezmers ont participé aux mouvements migratoires des Juifs d’Europe. Leur violon sous le bras — fragile bagage facile à emporter —, ils s’en servaient comme passeur et témoin, modulation et glissando aidant. « Chez les musiciens itinérants qui jouaient pour les cérémonies hassidiques, cet instrument expressif, tantôt rieur tantôt plaintif, occupait la place centrale, plus que la clarinette ou la grosse caisse… Il permettait une ascension sociale et des débouchés professionnels pour échapper au shtetl [quartier juif]. Attribut de l’exil, le violon, facilement transportable, accompagnait le peuple juif dans ses errances », rappelle Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du MBAM. » À compter du 28 janvier.
Source: Le Devoir 

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