Fausses notes dans la symphonie d'Einstein












Et s'il tire la langue sur son célèbre portrait photographique, c'est pour se ficher de notre gueule...  Le Point.fr,  2012


***

Mileva


« Nous, les hommes, sommes de lamentables créatures dépendantes. Je l'admets avec joie. Mais en comparaison de ces femmes, chacun d'entre nous est un roi. »

Le roman, La Symphonie d'Einstein, écrit par les deux auteurs espagnols, Alex Rovira et Francesc Miralles, et fort bien traduit, a eu pour avantage d'éclairer ma lanterne. D'abord sur le fait que,  la première épouse d'Albert Einstein, Mileva Marić, en plus d'avoir existé et lui avoir donné trois enfants,  aurait joué un plus grand rôle dans la fameuse théorie de la relativité, qu'ont bien laissé croire les fans du plus grand génie de l'histoire.  

Mileva Marić: mathématicienne et physicienne 

Pour faire une histoire courte, il semblerait que les renseignements provenant de sources en russe, des documents de famille du côté de Marić et des archives de l’Europe de l’Est, donc la Serbie, sont difficiles à interpréter, au contraire des documents concernant Albert Einstein, qui vivait en Europe centrale et aux États-Unis. La belle excuse,  quoi!  

Contrairement aux Curie, Marie et Pierre, 
le couple Einstein n'a pas brillé par sa complicité car tous les travaux d'Einstein ont été publié sous son seul nom, y compris le prix Nobel au seul nom d'Einstein de 1921. Rien à comparer avec les Curie,  qui ont reçu chacun la moitié du prix Nobel de physique en 1903.     

Après avoir abandonné Mileva, le macho Einstein épouse sa double cousine, Elsa.  Tout est relatif, sauf l'épouvantable comportement du célèbre physicien envers les femmes. 

La femme dans l'ombre d'Einstein

RTBF2, 

7 mars 2005 , 20h45.


Une histoire qui rappelle tristement le sort de Camille,
l'épouse géniale d'Auguste Rodin.   
May


Mileva Marić voit le jour en 1875, en Hongrie. Boiteuse de naissance et timide, ses professeurs détectent néanmoins chez elle une vive intelligence.   

Soutenue par son père, elle obtient à 15 ans une licence spéciale l'autorisant à étudier dans une école de garçons spécialisée en physique et mathématique, matières auxquelles les filles n'ont pas accès à l'époque.    

Mileva termine brillamment ses études en obtenant les meilleures notes de l'école en math et en physique et s'inscrit dans la foulée à l'université de Zurich en Suisse, l'une des rares universités acceptant les femmes.   

Ils ne sont que 5 à suivre le programme de physique, et 2 à suivre le cours de "Physique théorique", c'est-à-dire elle-même et un certain Albert Einstein.   

Partageant la même passion pour la physique, Albert et Mileva entament rapidement une liaison dont témoigne une série de lettres retrouvées après la mort d'Einstein.   

Tous deux réussissent leur première année, mais Mileva, contre toute attente, change d'université pour suivre les cours du professeur Philip Lenard à l'université d'Heidelberg, lequel applique les maths à la physique (ce qui était assez nouveau à l'époque).  

Mileva en fait part à Albert ; ensemble, ils rédigent un livre de physique quantique, basé sur les cours de Lenard.   

Ils s'inspirent également des théories de Maxwell, premier physicien à combiner les équations des phénomènes électrique et magnétique.  

Ils étudieront ces nouvelles théories par eux-mêmes, l'université de Zurich faisant partie de la "vieille école". Par ailleurs, ils se mettent à sécher les cours, ce qui leur vaut un échec aux examens de fin d'étude. La note d'Albert est arrondie à la hausse, Mileva, quant à elle, doit repasser ses examens.  

Elle devient néanmoins l'assistante du professeur Weber, et entame une thèse sur la conductivité thermale (Einstein choisira le même sujet, mais abordé sous un angle différent).   

Albert se voit obligé d'avouer ses mauvais résultats à sa mère, ainsi que sa liaison avec Mileva ; sa mère refuse d'accepter cette "souillon hongroise", boiteuse et non juive.   

L'année qui suit, Mileva tombe enceinte, échoue en "physique théorique" et abandonne sa thèse et ses études. Pour échapper à la réprobation sociale, elle poursuit sa grossesse en Hongrie. Elle met au monde une fille, dont on ne sait ce qu'elle est devenue (selon des rumeurs, elle aurait été adoptée par la meilleure amie de Mileva).    

Quelques mois plus tard, elle retourne à Zurich et épouse Einstein ; deux fils naîtront de ce mariage. Jamais elle ne reprendra ses études, mais travaillera avec Einstein toute la durée de son mariage, sur des articles et conférences.   

Avec la célébrité, Einstein devient tyrannique et exige d'elle qu'elle se cantonne à son rôle d'épouse ; suite à cela, Mileva le quitte, emmenant avec elle ses deux enfants. Pendant des années elle refusera le divorce, jusqu'à ce qu'Albert lui promette l'argent que lui rapportera un éventuel prix Nobel (ce qu'il eut l'occasion de faire par la suite).   

Tandis qu'Albert se remarie avec sa cousine Elsa, Mileva se retrouve seule avec son plus jeune fils devenu adulte. Celui-ci souffre de schizophrénie, ce qui contribue à la fragiliser psychologiquement. Ils sont finalement tous deux internés, et elle meurt en 1948, suite à une série d'attaques cérébrales.   

Leurs lettres échangées seront retrouvées après la mort d'Einstein. Depuis leur publication en 1987, le milieu scientifique débat de la possibilité que Milena ait contribué aux découvertes d'Einstein, dont le fameux E=mc.  

Cependant, tous les travaux d'Einstein ont été publié sous son seul nom.  

Outre ces lettres, il existe quelques éléments en faveur de cette thèse :  

- le fait que les premiers travaux d'Einstein portent sur les thèses de Lenard, professeur avec lequel seule Mileva était en rapport ;

- la quantité énorme de travail abattue en 1905 (5 articles, dont 3 de références, qui aboutissent à la formule E=mc) est difficilement imaginable pour une seule personne, certains en voient la preuve de la collaboration de Mileva ;

- des microfilms de deux articles originaux aux noms d'Albert Einstein et Mileva Maric, dont le nom fut mystérieusement occulté lors de la publication (mais les originaux ont malheureusement disparu).  

Enfin, Einstein reconnut plus tard concernant Mileva : "Sans elle, je n'aurais jamais commencé mes recherches, et je ne les aurais certainement jamais terminées."

Mais, il était minuit passé ... 


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