L'intégrisme radical: de Gamil Gharbi à Marc Lépine

Place du 6 décembre 1989
Photo: René Lortie

D'où nous vient cette volonté malsaine de vouloir toujours ne rien savoir et ne rien voir des vraies choses qui nous arrivent?  Un dernier exemple consiste en la fameuse « Enquête » indigne de Radio-Canada qu'on a eu le déplaisir de regarder ce dernier dimanche à l'antenne de RDI, 18H.  

Existe-t-il des groupes intégristes musulmans à Montréal? questionnait cette enquête.  Or à l'instar de monsieur Gilles Toupin, sur Vigile.net, moi aussi je crois qu'on ait tenté « de nous persuader, par un montage digne des pires méthodes de propagande connues, que l'intégrisme musulman au Québec n'existe pas. »  

Mais il ne fallait pas pour cela, ce qui était choquant en soi, salir des réputations (notamment de femmes telles Fatima Houda - Pépin, Louise Mailloux et Julie Snyder), refusant d'admettre et négligeant (volontairement, par pure ignorance ou autre) de souligner leur dévouement à la cause de la laicité québécoise.   

D'où la raison d'omettre de mentionner que Fatima Houda-Pépin, pour ne nommer que celle-là, a joué un rôle important lors du débat sur la question de la charia qui transcende les cultures et les convictions religieuses, alors qu'en 2004, des associations musulmanes d'Ontario ont tenté d'institutionnaliser l'existence de tribunaux islamiques basés sur la charia, la loi de l'islam? 

Par chance que des musulmans étaient contre l'application de la charia au Canada et ont invoqué la sauvegarde d'un système de loi laïque. C'est ainsi que Fatima Houda-Pépin, députée libérale de La Pinière et musulmane, s'est fortement opposée aux tribunaux religieux au Québec.  Rien que pour cela, elle mérite notre respect. 

Quant à Radio-Canada, il est là pour sauver l'unité canadienne. Donc il se trouve qu'en ce moment la peur d'un homme nommé PKP,  plus déterminé que tout autre à faire du Québec un pays, comme il le dit, il faut s'attendre à de plus en plus de désinformation, de malhonnêté, de discours biaisé et mal informé pour faire passer parfois le message de l'unité nationale.  

Mais cela dit, le sujet ne sera jamais clos tant et aussi longtemps qu'on ne reconnaîtra pas le vrai terrorisme du faux. Et peu importe d'où il vient.  L'an passé j'écrivais sur ce blogue un texte (lire plus loin) pour rappeler la tragédie du 6 décembre 1989. Sauf qu'il y avait un fait nouveau derrière cette tragédie qui, hélas, aurait échappé à notre attention.  Comme si on avait eu la vue obscurcie ou raccourcie par la mauvaise foi, mais il n'est pas interdit non plus de ne pas tout savoir.   Certes aujourd'hui, on ne peut plus s'empêcher de chercher à comprendre un phénomène qui nous dépasse par sa complexité, son mystère et le danger latent et insidieux qu'il peut faire planer au dessus de nos têtes. 

Pour tout cela, il faudra bien un jour regarder cette problématique en face et, de grâce, finir par attacher les liens nécessaires ensemble, et non pas sans cesse toujours tout repousser sous le tapis des différentes partisanneries politiques. 

Situation que semble, en tout cas, privilégier une certaine élite politique (fédéraliste) qui, certes y trouve amplement son profit (électoral, il va sans dire), et matière à défendre ses intérêts en maintenant les choses telles qu'elles sont.    

Misère. 

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Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Aux alentours de 16 h, 14 faisceaux lumineux se sont allumés en direction du ciel, un hommage poignant aux victimes de la tragédie de Polytechnique, signé Moment Factory.

Il était une fois, un 6 décembre  ... déjà 25 ans

Vingt-cinq ans après la terrible tragédie survenue en 1989 à la Polytechnique de Montréal, dans laquelle 14 jeunes femmes, étudiantes en majorité ont été sauvagement assassinées par un tueur "isolé" qui s'est donné la mort après le fait, quiconque l'a vécue et ou connue n'a jamais oublié et jamais  n'oubliera. 

Comme à chaque année, le soir du 6 décembre des femmes se rassemblent, là, où a été érigé depuis  un monument afin de garder vivant le souvenir de ces jeunes femmes assassinées par un certain Marc Lépine.   Un meutre contre des féministes? Pas certain. Peut-être bien plus que ça. 

Un jeune homme troublé a t-on simplement retenu de lui pendant les années qui ont suivi. Mais combien d'entre nous avions oublié ou ignoré que « Marc Lépine, né Gamil Gharbi est né d'une mère québécoise et d'un père algérien, Rachid Liass Gharbi. Ce dernier ne considérait pas les hommes et les femmes égaux et a abusé physiquement et mentalement de sa femme et de son fils, Marc » peut-on lire dans sa biographie sur Wikipédia. 

Cela ne peut faire autrement que sonner les cloches dans nos esprits souvent confus. Mais surtout éclairer notre lanterne en rapport avec les événements d'aujourd'hui, notamment la montée visible de l'islamisme radical partout dans le monde musulman et en Amérique du Nord.   

À ma connaissance, je ne crois pas que le geste de Gamil Charbi/Marc Lépine n'ait  jamais été considéré comme un authentique acte terroriste. Mais le serait-il,  vu d'un angle nouveau en supposant que cet acte ait été perpétré, non pas seulement par un Québécois misogyne pur et dur, mais aussi par un musulman fanatisé tant par ses origines que par l'intégrisme de la religion de son père?  

Aussi troublé fut-il? 

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Troublantes divagations (de ma part?)  

« Quand on psychologise à outrance tout attentat terroriste, on évite de réfléchir  ».   Mélissa Blais, chercheuse féministe

Merci (encore) Lolo de m'avoir rappelé les deux origines  de Marc Lépine, l'an dernier. En fait,  c'est la deuxième fois que je place ce texte (quoique légèrement modifié) sur ce blogue. Mais c'est la première fois que j'y voie un lien avec les événements qui se sont produits cette année dans le monde musulman, au Canada et chez nous, au Québec. 

Or ici, au Québec, aurions-nous été le point de départ ou bien le berceau, ou encore le cerveau originel, c'est selon, d'un premier djihadiste/kamikaze officiel qui aurait accompli rien de moins qu'une sorte de djihad sur sa terre natale?  Comme si,  pour lui, les femmes en plus d'être des femmes, auraient aussi été des mécréantes ... parce qu'elles étaient des femmes?  Et que personne n'aurait remarqué ça avant ... ?  Bizarre, non? Je divague, je sais, mais au moins je réfléchis.  "Chercher la cause des causes" disait le médecin grec Hippocrate. Il est inutile de s'attaquer à des conséquences lorsqu'on veut résoudre un mal : il faut s'en prendre à la cause profonde qui l'a fait naître. 

Pour répondre à la question posée par « Enquête »: existe-t-il des groupes intégristes musulmans à Montréal? Eh bien, oui! Mais certainement pas à tous les coins de rues! Toutefois peut-être bien dans certaines bonnes familles ...  québécoises.  C'est ça qui est insidieux.  

Alors, qu'ainsi Dieu nous vienne en aide!   

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Quant à la liste des divers vrais terroristes ayant oeuvré en territoire canadien ou québécois ces dernières années voir : http://www.vigile.net/Islam-radical-sous-Enquete-quand   - Liste à laquelle un nom pourrait, un jour, s'ajouter:  Marc Lépine, né Gamil Gharbi

Le texte original  ICI