Une question de liberté d'opinion
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne
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Hier soir, mon cher Breszny, nous avons été très choyés par la qualité démocratique du débat en français, s'il vous plaît! que nous ont offert les cinq candidats des principaux partis politiques fédéraux canadiens, y compris le parti souverainiste qu'on appelle le Bloc québécois.
J'aimerais préciser afin que tu comprennes bien, que ce parti-là n'est pas seulement un parti qui a pour but de faire de l'obstruction en s'opposant continuellement aux autres. Non, pas du tout. Au contraire ce parti a d'autres objectifs dont celui de défendre d'abord et avant tout, les intérêts du Québec en tant que nation au statut distinct des autres provinces de ce pays.
Pour cela, il peut agir de façon très efficace simplement en proposant et en débattant des projets de lois qui serviront les Québécois, et tant mieux si par la même occasion ils feront de même pour les Canadiens, qu'importe qu'on dise qu'il jouera encore et encore le jeu des fédéralistes. Hélas, c'est là toute notre impuissance tant et aussi longtemps que le Québec vivra dans cette fédération dont le corps est si mal fait.
Cela dit, pour l'empêcher d'atteindre à la réalisation de ce grand rêve, les autres partis vont certes chercher à lui mettre des bâtons dans les roues, ce qui est de bonne guerre à ce que l'on dit, étant donné qu'ils sont tous contre cet idéal souverain québécois. Propagande et désinformation, obligent, comme si le Bloc québécois, à l'instar de l'ancien parti Vers Demain, ne concernait que les gens du fin fond des régions ...
Or, justement hier, on ne l'a pas trop poussé dans les câbles, et qu'on me corrige si je fais erreur. Cette fois-ci, les candidats fédéraux n'ont pas eu le choix de l'é-cou-ter. Et c'est là, qu'on a appris que le chef de ce parti, qui avait démissionné après une cuisante défaite aux élections fédérales précédentes, s'est montré tout à fait à la hauteur des attentes de ses commettants.
Or, justement hier, on ne l'a pas trop poussé dans les câbles, et qu'on me corrige si je fais erreur. Cette fois-ci, les candidats fédéraux n'ont pas eu le choix de l'é-cou-ter. Et c'est là, qu'on a appris que le chef de ce parti, qui avait démissionné après une cuisante défaite aux élections fédérales précédentes, s'est montré tout à fait à la hauteur des attentes de ses commettants.
En outre, il est important, mon ami, que tu saches que ce parti ne prendra jamais le pouvoir de ce grand pays qu'est le Canada, mais tout aussi important que tu saches que son unique raison d'être se trouve, là, vers où pourrait un jour s'engager le peuple québécois.
Loin d'être experte en la matière, (mais grâce à la touche MUTE de mon téléviseur), je suis à tout le moins très satisfaite de ce débat. Car, d'entendre l'analyste Michel C. Auger déclarer sur les ondes de RDI, que le chef souverainiste qu'on croyait hors course peu avant cette campagne, était mentalement et intellectuellement apte à accomplir la tâche pour laquelle il pourrait être élu d'abord dans son comté, puis en entraînant avec lui un certain nombre de candidats de son parti afin de représenter notre peuple au parlement d'Ottawa. Pour tout cela, je salue le courage de Gilles Duceppe.
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Enfin, chapeau à madame Elizabeth May. La seule femme du groupe et la chef du Parti Vert canadien, en plus d'avoir fait d'énormes progrès en français depuis les dernières élections, a surtout eu le bon réflexe d'envoyer quelques-uns de ses proches assistants et/ou militants, aux réunions préparatoires en vue des grandes manœuvres (négociations) qui se dérouleront cet automne, au Sommet sur les Changements climatiques, à Paris, auquel le Canada a encore refusé de participer.
On aura beau dire que vous étiez naturellement mandatée pour ce faire à cause de la couleur de votre parti, mais cela reste tout de même à votre honneur. Et j'ajouterais qu'il n'est pas exagéré de penser et de dire, que parce que vous portez le poids du dossier de l'environnement canadien sur vos épaules, vous méritez notre respect et notre admiration, bien que j'aie trouvé drôlement cavalière votre façon de traiter de «faux débat», l'enjeu du niqab.
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Toutefois, madame May, votre déclaration sur le sujet de la guerre en
Syrie dans laquelle Stephen Harper y déploie présentement son
armée pour combattre l'EI, jette une ombre sur votre compréhension de la
situation géopolitique au Proche-Orient. Et je cite: « la
crise humanitaire, la guerre civile sont causées par Bachar al-Assad et son
bilan meurtrier » qui ont tué « huit fois plus de gens qu’État
islamique ». Aujourd'hui rapporté par Le Devoir.
Alors, dites-moi, chère dame, pourquoi Bachar al-Assad mériterait-il, plus que d'autres dictateurs de son genre, la destruction effroyable de son pays et la fuite par la porte d'en arrière de milliers de ses compatriotes terrifiés pas les atrocités, non pas de leur président démonisé par nos médias occidentaux, mais de l'État islamique?
Alors que les sinistres sires saoudiens, eux, font la pluie et le très mauvais temps qui vient avec, grâce à leurs sombres soutiens alliés qui n'oseraient même pas les déranger de peur d'être décapités, ou démembrés, ou lapidés, ou torturés, ou flagellés, que sais-je encore ...?
Bien sûr, oublions ce petit désaccord entre nous qui ne m'empêchera pas cependant de vous dire que, si ma fibre fédéraliste était un tantinet plus épaisse ou moins ténue qu'elle ne l'est, je n'hésiterais pas à voter pour vous. Sait-on jamais, mais peut-être bien dans une autre vie ...
On aura beau dire que vous étiez naturellement mandatée pour ce faire à cause de la couleur de votre parti, mais cela reste tout de même à votre honneur. Et j'ajouterais qu'il n'est pas exagéré de penser et de dire, que parce que vous portez le poids du dossier de l'environnement canadien sur vos épaules, vous méritez notre respect et notre admiration, bien que j'aie trouvé drôlement cavalière votre façon de traiter de «faux débat», l'enjeu du niqab.
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J'entends d'ici le grand philosophe,
Friedrich Nietzsche,
s'écrier:
« Nous devons inventer
un nouveau terrorisme.»
C'est déjà fait, monsieur.
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Alors, dites-moi, chère dame, pourquoi Bachar al-Assad mériterait-il, plus que d'autres dictateurs de son genre, la destruction effroyable de son pays et la fuite par la porte d'en arrière de milliers de ses compatriotes terrifiés pas les atrocités, non pas de leur président démonisé par nos médias occidentaux, mais de l'État islamique?
Alors que les sinistres sires saoudiens, eux, font la pluie et le très mauvais temps qui vient avec, grâce à leurs sombres soutiens alliés qui n'oseraient même pas les déranger de peur d'être décapités, ou démembrés, ou lapidés, ou torturés, ou flagellés, que sais-je encore ...?
Bien sûr, oublions ce petit désaccord entre nous qui ne m'empêchera pas cependant de vous dire que, si ma fibre fédéraliste était un tantinet plus épaisse ou moins ténue qu'elle ne l'est, je n'hésiterais pas à voter pour vous. Sait-on jamais, mais peut-être bien dans une autre vie ...
May West
Blogueuse officielle de ce blog