La visite de M. Anthony

 Aujourd'hui

 « Comme à Marathon, aux Thermopyles, à Platées et à Mycale, il y a environ 2500 ans, de nouveau, la liberté occidentale dépend de la Grèce. Aujourd'hui, Washington et son empire d'États vassaux européens jouent le rôle de l'Empire perse, et les Grecs ont, tardivement, formé un gouvernement, Syriza, qui refuse de se soumettre à l'Empire de Washington. »  Paul Craig Roberts, économiste états-unien,  journaliste paléoconservateur et sous-secrétaire au Trésor dans l'administration Reagan.  Source: Sott.net

***
 
L'autre  soir, alors que la nuit tombait, on frappa à ma porte. En jetant un coup d'oeil à travers l'oeil-de-boeuf, j'ai eu peine à reconnaître cet homme dans la jeune trentaine, la tête rasée et portant l'ombre d'une barbe noire derrière la porte. 
 
- Je suis Anthony, madame,  votre propriétaire.
 
Aussitôt, j'ouvris et le laissai entrer.
 
- Excusez-moi, mais je ne vous avais pas reconnu, dis-je, un peu mal à l'aise.
 
D'un geste machinal, il se passa une main sur la tête. 
 
- Si je suis là,  si tard,  c'est que j'ai reçu des appels concernant des bruits de plomberie dans les murs.  En auriez-vous entendus, vous aussi?  Puis-je vérifier votre salle de bain?
 
- Mais, bien sûr.
 
La salle de bain d'un immeuble de près vingt-cinq ans d'âge  a intérêt à être parfois honorée, par la visite (même tardive) de son propriétaire. 
 
-Oui, j'en ai entendus plusieurs fois. Même qu'il me fallait fermer la porte tellement cela me dérangeait. Je ne connais pas grand-chose à la plomberie, mais j'ai pensé qu'il pouvait s'agir d'un problème d'air dans la tuyauterie.
 
- Soyez sans crainte, je vais m'occuper de ça. Et voir à faire venir un plombier.
 
Comme il mettait la main sur la poignée de la porte, sans vouloir trop le retenir, j'ai osé l'aborder sur  le sujet du jour de la veille. 
 
- Êtes-vous satisfait, M. Anthony,  des résultats du référendum dans votre pays, hier?
 
- Oh oui! Si j'avais été, là, j'aurais voté « Non », moi aussi. Je suis tellement content pour mon peuple. Vous savez, on est très nombreux ici,  à Montréal, à être aussi contents que moi.  
 
-  Quel  exemple de courage pour le reste du monde!  Que votre peuple se soit tenu debout devant rien de moins que l'ordre mondial, ça prend beaucoup d'audace, ça.  
 
Certes, M. Anthony ne s'attendait pas à ce qu'une personne de mon âge utilise pareille  expression, disons-le, de plus en plus barbare.    Mais,  une fois passé son étonnement,  il me fit un large sourire. 

- Le Nouvel Ordre mondial ...? En effet, madame, et c'est bien de cela qu'il s'agit: soumettre les peuples par la dette. Faut le faire comme on dit,  au Québec! 

- Que Dieu vous garde, vous et votre peuple, M. Anthony! *

Il était tard.

Sur ce, il m'a remerciée poliment.

Puis m'a souhaité,  bonne nuit,   avant de refermer la porte derrière lui.

*Depuis la visite de monsieur Anthony, j'ai appris qu'à Athènes, les olives étaient cuites ... Une autre expression barbare.   ICI (lire les deux derniers paragraphes)


***

Ainsi parlait Nietzsche ... 
 

Une centaine d'années après la Révolution française, Nietzsche tire la conclusion suivante:  
 « S'il s'agit désormais dans toute politique de rendre la vie supportable au plus grand nombre possible, c'est affaire aussi toujours au plus grand nombre de déterminer ce qu'il entend par une vie supportable; s'il se croit l'intelligence suffisante pour trouver les vrais moyens de conduire à ce but, à quoi servirait-il d'en douter? Les peuples veulent dorénavant être les artisans de leur bonheur et de leur malheur, et il y a peu d'objections à faire. »  p. 513
 
  ***
Du cash sous les matelas


« Ce que j'ai  envie d'apprendre pour assouvir ma soif de gai savoir?», te demandes-tu , mon ami, cette semaine de « canicule alerte orange »,  (un phénomène jadis appelé « été ») ... ?
 
Eh bien, les Grecs se sont rués  vers les banques, enfin ceux qui n'avaient pas jugé utile de prendre la précaution de retirer les quelques poils qui dépassaient d'une tête leur compte en banque.

Car comme à l'habitude, la décision de fermer les banques en Grèce a été prise durant un   week-end.  Mauvais timing pour les imprévoyants, si tu veux mon avis.  Au début de 2013, les dépôts dans les banques grecques atteignaient 220 milliards d'euros. A la fin avril 2015, ils n'étaient plus que de 175 milliards. Pendant ce temps, le cash gonflait les matelas pour atteindre 46 milliards, comme à la glorieuse époque de 2012. 

Je ne veux pas t'effaroucher avec mes réflexions, mon ami, mais il faut bien se rendre à l'évidence. Les Grecs ont eu besoin d'espèces puisque les banques ont été fermées durant plus d'une semaine. Il leur a fallu du cash pour se nourrir, pour faire un plein d'essence, pour assurer leurs dépenses courantes.

Question : comment ferais-tu, toi,  dans de telles circonstances en supposant que le cash n'existe plus? Cette question est loin d'être saugrenue ou purement théorique car, insidieusement, l'establishment politico-financier met en place sous notre nez cette société sans cash. Donc, comment te débrouilleras-tu quand aucun système de paiement ne subsistera ?

Enfin retiens bien ceci:  la société sans cash permettra à l'État de contrôler toutes les transactions, même les plus anodines comme l'achat de confiseries par un enfant.  

Ah, au fait, ça aussi fait partie des plans du Nouvel Ordre mondial. 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Écrire à la main

Avant-hier, j'ai lu, sur Sott.net, un article qui rapportait le fait que d'écrire à la main (et à la mine dans mon  cas), était l...

Horoscope poétique

Horoscope poétique
De Rob Brezsny