La politique: une question de symboles



De la défaite de Marine Le Pen, j'y vois un terrible soulagement. C'est à l'évidence même qu'il faut se fier puisqu'elle aurait été minoritaire de toute façon.  Ce qui aurait provoqué la même scène de déjà vu quelque part,  que cette dernière n'aurait jamais pu gouverner à sa guise, coincée qu'elle aurait été placée entre le phénomène des forces obscures extrêmement puissantes des médias et la nature même des diverses oppositions.   
 
Nous reste,  donc,  plus que  voir madame Theresa May subir le même sort de diabolisation au moment des élections au Royaume Uni,  en juin prochain.  La seule différence, à mon sens, serait  que le sang froid reptilien de l'une ne coule pas dans les veines de l'autre à travers lesquelles, bout des flots de sang latin.

***
 
Entre parenthèses,  l'allusion au sang froid reptilien des Britanniques comparé au sang latin des Français de souche, a fait en sorte qu'une hargne intolérable a fait dire à une Française de ma connaissance genre une amie d'une amie, en parlant de MLP, que cette dernière « avait des yeux de serpent ... »; comme si c'était aussi simple que cela. Eh bien, malgré tout, j'en suis tout à fait ébahie.

Or pour les faiseurs et/ou faiseuses de poésie langoureuse, à propos de la réalité non plus virtuelle mais tellement réelle, il me fait plaisir de leur apporter un petit seau d'eau tranquille pour leur moulin à vent. Comme dévotion pour cette supercherie actuelle débordante de politique hypocrite, voici donc la réponse d'une personne qui connaît la musique. Au final cependant,  il faut savoir lire les symboles, enfin ceux qui nous conduisent plus loin que le bout de notre lorgnette.

 Avertissement: vous abstenir si vous détestez lire entre les lignes.  Et tant pis, si vous en êtes incapables.


Le Président a décidé qu’il choisirait au coup par coup ceux qui l’accompagneront dans ses différents déplacements et activités.
 

Chapeau,  Madame Le Roux!
Olga Le Roux
Professeur
 

Nous n’avons pas beaucoup d’occasions de rire en ce moment, et pourtant : les journalistes qui ont encensé éhontément le nouveau Président, qui lui ont consacré d’innombrables unes, qui se sont montrés d’une exemplaire servilité dans leurs entretiens avec lui et ses serviteurs, qui ont marché joyeusement dans la construction de la légende dorée du couple Macron-Trogneux, à grand renfort de photos, retours en arrière, images d’Épinal ou plutôt d’Amiens, eh bien, ces journalistes se retrouvent foulés aux pieds.
Le Président a décidé qu’il choisirait au coup par coup ceux qui l’accompagneront dans ses différents déplacements et activités. Il choisira non seulement le média, mais les personnes. Oh, joie ! C’est un délicat plaisir que de voir les thuriféraires transformés en carpettes et les grands bavards réduits au silence. Certes, ils demandent des explications, esquissent une protestation, mais il faudra bien qu’ils se rangent, d’autant que, dans le même temps, ils commentent des sondages annonçant une majorité absolue pour les candidats « en marche » vers l’Assemblée.
Maintenant, après le couple admirable, après le parcours triomphal du surdoué, après l’art d’un acteur capable d’autorité et « en même temps » d’écoute va se construire une autre légende : l’homme de fer, le seul maître à bord qui somme ses ministres de se taire, sauf en mission officielle, et les journalistes de plier ; bref, qui met au pas ceux qui l’ont porté au pouvoir. 
Comme dit San-Antonio, dans son admirable sagesse, « l’ingratitude est un gain de temps » ; et le roi de France ne récompense pas les flatteries offertes au duc d’Orléans… 
On n’a peut-être pas assez prêté attention aux morceaux choisis du couronnement : le Louvre, palais de nos rois modernisé par une pyramide bien ambiguë, l’« Hymne à la joie » européen et sans paroles ont été remarqués. Mais à l’Élysée, lors de l’investiture, parmi d’autres morceaux, le fameux « Air du champagne » du Don Giovanni de Mozart mérite qu’on s’y arrête. Certes, Don Juan, né en Espagne, est rapidement devenu un mythe européen, mais ce séducteur qui fait tomber les femmes comme des mouches est aussi une brute : l’air du champagne promet joie et danse mais sur fond de viol, viol initial de Donna Anna qui causa la mort de son commandeur de père, viol interrompu de la jeune Zerlina. Au fond, ce qui résume le mieux ce héros terrible, c’est son autre air, « Viva la libertà », qui m’a toujours paru illustrer admirablement ce jugement (dont l’attribution est incertaine et qui se rapporte au libéralisme politique) : la liberté du renard libre dans le poulailler libre.
Et Molière, déjà, l’avait bien compris en créant son personnage qui ridiculise les deux paysannes et fait battre le pauvre Pierrot, qui enrage que les pères vivent autant que leurs enfants, qui trompe son créancier, qui veut humilier le pauvre (mais échoue à le faire) et finit par ériger l’hypocrisie en valeur suprême. La séduction est enivrante, la désinvolture fascinante, la morgue aristocratique captivante et souvent, comme Elvire ou Sganarelle/Leporello, nous, spectateurs, tombons sous le charme et l’emprise de ce « conquérant », cet Alexandre, qui n’aime rien tant que la conquête – et, de fait, ne manque pas de courage physique -, ne croit ni à Dieu ni au diable, seulement que « deux et deux sont quatre », ce qui en matière de banque ou de conquête du pouvoir est un solide fondement.
Au-delà des paroles et des programmes, les symboles en disent toujours long… 
 Source: Boulevard Voltaire
 

1 commentaire:

  1. Afin de rallumer les lanternes éteintes, rappelons-nous qu'il y aura encore des élections bientôt, les fameuses législatives.

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